L’accessibilité des musées aux personnes handicapées : une grande histoire ! Que faut-il éviter ou favoriser ?
Une nouvelle invitée dans ma vie : la fibromyalgie !
Je saiiiis je n’ai vraiment pas beaucoup mis à jour mon Carnet culturel depuis la création de mon site, et ça me chagrine. Mais à ma décharge, j’ai eu une invitée surprise dans ma vie qui a un peu littéralement tout dévoré sur son passage : la fibromyalgie.
Kessekecé ??
A la vérité, personne ne semble trop savoir. Tout ce qu’on sait, c’est que c’est une ensemble de phénomènes douloureux qui résistent envers et contre tout à toute explication biomédicale. En clair : des douleurs chroniques bien invalidantes.
Chez moi, ça se traduit par une difficulté à la station debout : plus je me tiens debout, plus j’ai mal aux jambes, et quand je dis mal je veux dire par là « j’ai mal à avoir envie de m’arracher les jambes et ne plus pouvoir parler si ça dure plus d’une heure ». La douleur augmente graduellement de minute en minute, et devient très vite intenable.
Évidemment, cela a eu un impact sur absolument toute ma vie : relations, travail, sport, habitudes, vie quotidienne : il a fallu tout revoir. Le fauteuil roulant a été testé et envisagé, mais comme j’ai aussi des douleurs au dos, la station assise prolongée n’est pas la solution non plus. Ma seule option est donc d’alterner, avec plus ou moins de succès ! Merci, petit ouragan !
Quel est le rapport avec des musées ??
Ainsi, ce petit aspect de ma vie qui consistait à aller flâner dans les musées a aussi beaucoup été chamboulé ; et si j’essayais de ne pas être trop validiste auparavant, ce coup-ci j’ai dû m’approprier beaucoup de démarches d’auto protection si je voulais pouvoir continuer à profiter de ce loisir. Cela n’a pas été sans mal et mes dernières visites culturelles m’ont laissé des souvenirs cuisants :
– au Tate Modern à Londres : pas de sièges proches des tableaux, et de ma part je n’ai pas osé demander s’ils prêtaient des fauteuils roulants,
– à la Whitechapel Gallery à Londres : zéro siège sur toute la visite, un enfer…
– au Musée des Beaux arts de Besançon : changements d’organisation en série donc impossible d’anticiper, siège difficile à obtenir, bancs écartés lors d’un évènement,
– au Transbordeur de Lyon : personnel jugeant, siège proposé complètement inadapté à l’évènement…
etc.
J’ai donc beaucoup réduit mes visites culturelles ces deux dernières années, faute de trouver le courage d’affronter un personnel qui n’a pas le temps, pas envie, pas été formé.
Du personnel accueillant, la base de base
Faut-il le rappeler, proposer un établissement accessible au public handicapé n’est pas une option mais une obligation légale. Vous pourrez trouver plus d’informations sur le magnifique site du gouvernement ici.
Pour ma part, je voudrais surtout insister sur la qualité de l’accueil du personnel, parce que rencontrer des humains en face de soi ça n’a pas de prix et ça aide tout le monde à passer une bonne journée. En fait, l’handicapé-e n’est pas là pour jouer à une bataille d’égo avec vous, organismes accueillants, mais juste pour profiter de tel ou tel évènement, ce qui correspond au droit inaliénable d’avoir une vie sociale, des activités, des rencontres. Avoir une vie, quoi.
Ainsi :
– ne pas juger,
– ne pas poser de questions,
– ne pas remettre en question les besoins de votre interlocuteur,
me semblent quand même vraiment être la base de base. Il faut quand même rappeler aussi que accueillir du public avec des besoins différents est normal, et les 30€ qu’on a payé pour assister à tel ou tel concert ou évènement culturel ne valent pas moins que ceux d’un autre, hem hem !
À proscrire, ce type de phrases :
« Y a une autre PMR qui arrive »
« Pourquoi vous avez besoin de l’ascenseur ? »
« Vous êtes jeune, le sport c’est bon pour la santé ! »
« Qu’est-ce qui vous est arrivé ?? »
« Bon rétablissement ! »
etc.
Accessibilité et inaccessibilité : mon podium personnel !
On commence par l’anti-palme 😮
Je suis désolée, Transbordeur de Lyon, mais cette palme est pour toi ! 🥇tadaaaa
- Le site web indique dès le début : « Il n’est pas possible de garantir une place assise systématique pour les personnes en situation de handicap » (mais… pourquoi ??)
- On m’a très clairement fait sentir que je dérangeais avec mes demandes les deux fois où j’y suis allée : comportements jugeants, pas le temps, sarcasme, refus d’appeler la personne dont on m’avait donné le contact par mail lorsque je préparais ma visite et enfin, on m’a proposé une chaise basse à un concert où tout le monde était debout, soit la garantie de ne rien voir. Et ce, alors que les autres handis de la salle avaient un vrai tabouret, eux ! Mais la personne qui s’occupait de moi « ne savait pas où ils étaient ». (???) (mais qu’est-ce que je vous ai fait ? 😭)
- Et pour ma 2nde visite, même accueil chaleureux, et cette fois-ci il fallait apparemment faire la queue au bar pour leur demander un siège; or après avoir déjà fait la queue dehors, moi j’ai déjà mal aux pattes, donc c’est dur en fait… et je n’ai pas le courage de tourner dans toute la salle de concert à la recherche de « la » bonne personne 🙁
Avoir un tabouret adapté au Transbordeur, c’est donc un peu comme chercher le Dahu ? J’ai renoncé et opté pour du système D : assise dans les gradins, et assise sur une caisse haute qui traînait par là pour mes deux visites. Dans les deux cas, je suis repartie en ayant envie de laisser mes jambes et mon dos dans la boîte aux lettres en sortant : pas merci… !
Heureusement il y a aussi du positif !
J’ai passé des supers moments aux Musée des Beaux arts de Rennes et au Rock’n Eat de Lyon. YES ! TADAA, MÉDAILLES ! 🏆🏆
🥇 Musée de Rennes : zéro jugement ni question, les ascenseurs fonctionnaient et étaient facilement accessibles (pas cachés derrière l’escalier du fond s’il vous plaît demandez la clé et donnez nous votre numéro de sécu au passage), et on m’a prêté directement une canne-siège très pratique.
🥈 Rock’n eat : attention je ne prétendrai pas qu’ils sont accessibles pour tout le monde car ils ont des escaliers et, dans mon souvenir, pas d’ascenseur. Je ne sais donc pas comment ils s’adaptent pour les personnes en fauteuil et j’espère que la réponse est « bien », mais je n’ai pas pu tester. Ce que j’ai apprécié chez eux pour ma modeste part, est que je peux prendre un tabouret du bar jusque dans la salle de concert sans que cela fasse sourciller personne. Tout le monde s’en fiche, et c’est ça qu’on veut !!! Que ce soit un non-évènement, c’est comme ça que je me sens à l’aise.
Et vous, à qui décernez-vous votre palme d’accessibilité… ou la palme de l’inaccessibilité ???
Je suis vraiment curieuse d’avoir ce dialogue avec vous, humains lecteurs. Merci de m’avoir lue !