J’aimais bien ce nom, Tchouktchouk Baroum, sorte de formule magique, mot de passe compliqué situé entre le moyen de transport indien et ce que j’imagine être un bruit de percussions chuintant style maracas, mélange proche de l’Abracadabra ou du Supercalifragilisticexpialidocious de Mary Poppins. Vous avez vu comme vous avez dû galérer pour me trouver ? Moi, j’adore.
J’ai longtemps hésité avant d’écrire ma petite histoire : était-ce trop personnel ? Sûrement ! Mais ça me semblait immanquable de vous dire de quel point de vue je me situe, que ce soit pour dessiner, recevoir des films ou des expositions, et comme je pars du principe que le particulier est politique, il fallait que je vous offre la vue qu’il y a depuis ma fenêtre.
Note de contenu : dépression.
Un parcours exemplaire
Je suis née en 87, et j’ai grandi dans une cité à Grenoble (38), haut lieu de souvenirs remplis de personnes toutes différentes, plein d’origines, plein de cultures, plein de religions. Je suis d’origine franco-vietnamienne : mon père est arrivé en France dans les années 80 pour fuir le communisme vietnamien. J’ai eu beaucoup de liberté pour me balader ici et là, faire n’importe quoi et le regretter ; aller à l’église le dimanche et taquiner les copains en grande tenue le jour de l’Aïd ensuite ; éviter à tout prix les chiens de l’étage du dessus, mais passer prendre le goûter de temps en temps à l’étage d’en-dessous. J’ai dévoré des bouquins, écrit et dessiné à peu près dès que j’ai pu : chez nous, c’est une maladie de famille. J’ai d’ailleurs plus de souvenirs de ma mère corrigeant mes dessins que mes dictées (maman si tu passes par là : sache que tu as bien fait.). La scolarité s’est passée comme ci comme ça, parce qu’il fallait y être et que c’était comme ça.
A l’adolescence, j’ai eu comme un coup de mou, qui était déjà là depuis longtemps mais qui a explosé tout d’un trait, et je me suis nantie d’une nouvelle et funeste passion pour la coutellerie et les objets tranchants. Rien ni personne n’a su m’en écarter. Je me suis posé la question souventes fois de savoir si la vie avait un intérêt quelconque, au final. J’ai interrogé pour ça pas mal de gens, mais personne n’avait de réponse satisfaisante pour une jeune ado saisie d’un intense, profond, et très durable désespoir. L’anxiété était dévastatrice et il est arrivé des moments où je savais à peine qui j’étais. Tout cela a continué durant des années, jusqu’à ce qu’à 18 ans, de plus en plus désireuse d’explorer l’autre bord, je me retrouve en hospitalisation longue durée. D’un isolement complet, je me suis brutalement retrouvée entourée par une solide équipe de pros : psy, infimiers/ères, éducatrices, assistantes sociales, médecins, aides-soignantes, jusqu’au veilleur de nuit auprès de qui j’allais passer mes insomnies : la totale.
Ô chance ! Je me suis jetée dans les bras des plus merveilleuses personnes que je connaisse. Avec une patience et une délicatesse infinie, ces personnes ont cherché avec moi comment et où on allait me faire pousser. On a réalisé que les conditions dans lesquelles je vivais, pour un paquet de raisons, n’étaient pas du tout vivables. Alors ensemble on a recalibré tout ça, rangé tout ce qu’on a pu, et j’ai connu pour la première fois des personnes vraiment respectueuses de l’intégrité de chacun, de son corps, et de son histoire. On m’a appâtée avec des cookies, des bras chaleureux, beaucoup d’écoute, de patience et de perspicacité. Avoir un proche à l’hôpital, ça vous brasse un entourage entier ! Les amis et la famille ont suivi le mouvement aussi et on a un peu tous assaini nos relations : ça faisait du bien.
Grâce à tout ce travail, j’ai finalement décidé de prolonger mon séjour sur Terre, et de travailler à rester en bonne santé. Je peux ainsi vous assurer que la personne qui vous écrit est vivante.
Merci, immense merci à vous, merveilleuses personnes, vous vous reconnaîtrez !
Une éducation d’excellence
Quelques années plus tard, riche de mes nouvelles connaissances en psychologie, requinquée, rebiffée, mon chat sous le bras et prête à en découdre (sans mauvais jeu de mot), je me suis engagée pour 5 années d’études en communication numérique, dans l’idée de devenir journaliste. Ah les ordinateurs ! Des suites de zéro et de 1 qui nous permettent de nous esbaudir devant Keanu Reeves et d’attraper des chevaux de Troie sans même s’en rendre compte ! On s’est vite entendus. J’ai sué sang et eau pour mes études, et j’en profite pour remercier du fond du cœur mes sponsors officiels, à savoir le CROUS Rhone-Alpes pour les bourses échelon 5 et les possibilités de logement; les innombrables amis qui m’ont dépanné un paquet de pâtes, un coup de voiture, un déménagement à l’autre bout de la France, une garde de chat, un sauvetage inopiné… ; Manpower Annecy grâce à qui j’ai bossé dans tous les restaurants de France et de Navarre ; et mes grands-parents, soutiens sans faille, affectueux, présents, et sans qui j’aurais laissé tomber plus d’une fois.
Il s’est trouvé que mes études étaient au point de rencontre de tout ce que j’aimais : les ordinateurs, donc, mais aussi l’écriture, les arts visuels, le multimédia, l’histoire de l’art et de la communication. Je me suis souvent dit que j’allais abandonner parce que c’était trop dur, mais à force de me répéter ça, les cinq années se sont écoulées, puis six, et j’ai ensuite été auréolée d’une toute nouvelle lumière lorsque j’ai reçu mon Master Pro. (Car sachez-le, les personnes nanties d’un diplôme supérieur luisent dans le noir, c’est un fait connu).
Mon précieux sésame a, cela dit, fort bien fonctionné une fois que j’ai voulu chercher du travail : je suis entrée comme chargée de communication dans une collectivité, où j’ai travaillé pendant trois ans sur le développement durable. Le poste était parfait pour moi, il y avait du multimédia, de l’écrit, du graphisme, beaucoup de web et de réseaux sociaux, en plus d’un engagement, je crois, sincère sur les thématiques environnementales. Il y manquait seulement une chose : mon appétit grandissant pour l’art et la création, et mon besoin d’expression personnelle. Nous nous sommes alors quittés bons amis, nous avons trinqué ensemble à cette période et au travail accompli, et nous voici plus ou moins en 2020, année d’un cru exceptionnel en terme de bizarreries et de questionnements sociétaux.
« Une année parfaite pour lancer son blog », a déclaré Emmanuel Macron lors de son investiture.
En accord total avec le message présidentiel, me voilà donc à rédiger ces lignes, et à espérer que mes articles vous plairont, vous titilleront, vous chatouilleront, et vous inviteront en retour à me partager aussi vos découvertes !
Le site est organisé en 3 catégories :
- mes dessins et mes peintures, organisées en galeries thématiques pour ne pas trop vous perdre,
- mon carnet culturel, avec mes lectures, visites d’expositions artistiques, vidéos que j’ai trouvées intéressantes ou qui m’ont fait réagir,
- et enfin, des reproductions de mes peintures en cartes postales disponibles à la vente (bientôt!) !
Je suis aussi joignable sur les réseaux sociaux, Facebook, Instagram, Twitter et Babelio, venez !
Laissez moi des petits mots d’amour, pour voir ? Je suis joignable ici : contact@tchouktchouk-baroum.fr.
Cœur sur vous, lecteurs et lectrices. J’espère que la vie est douce avec vous aussi.